L’histoire naturelle des ulcérations anales reste mal connue, en particulier dans le cas de la maladie de Crohn pédiatrique. 1005 patients du registre EPIMAD ayant reçu un diagnostic de MC avant l’âge de 17 ans entre 1988 et 2011 ont été suivis rétrospectivement jusqu’en 2013. 257 patients (26 %) présentaient une ulcération anale au moment du diagnostic. L’incidence cumulée de l’ulcération anale à 5 et 10 ans du diagnostic était de 38 % (IC95 % : 35-41) et de 44 % (IC95 % : 40-47) respectivement.
En analyse multivariée, la présence de manifestations extra-intestinales et la localisation digestive haute au moment du diagnostic étaient associées à la survenue d’une ulcération anale au diagnostic ou au cours du suivi, et la localisation iléale (L1) était associée à un risque plus faible d’ulcération anale. Le risque de fistule périnéale était doublé chez les patients ayant des antécédents d’ulcération anale. Parmi les 352 patients présentant au moins un épisode d’ulcération anale, 82 (23 %) ont ont développé une maladie fistulisante après un suivi médian de 5,7 ans (intervalle interquartile 2,8-10,6).