Les MICI

Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI)

Englobant la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH), les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) concernent près de 200.000 personnes en France, posant un véritable problème de santé publique.

Ces maladies sont des affections qui résultent de l’inflammation chronique, intermittente ou continue, d’une partie de la paroi intestinale.

Elles débutent chez le sujet jeune (pic de fréquence autour de 30 ans et près de 10% des nouveaux cas sont des enfants). Leur évolution se fait par poussées entrecoupées de périodes de rémissions plus ou moins longues. La diversité des manifestations digestives et la présence de lésions extra-intestinales (oculaires, articulaires, cutanées) ont font des maladies souvent difficiles à diagnostiquer. Par ailleurs, le risque de complications liées à la maladie ou aux différentes thérapeutiques est important.

Bien que nos connaissances aient récemment progressé, l’origine de ces maladies reste mal connue. L’hypothèse la plus communément admise est qu’elles seraient liées à une dysrégulation de la réaction immunitaire muqueuse vis-à-vis d’une flore intestinale déséquilibrée, sous l’influence de facteurs environnementaux et génétiques.

A ce jour, il n’existe pas de traitement susceptible de guérir la maladie. Il existe néanmoins des traitements permettant de diminuer l’intensité et la durée des poussées et de prévenir les récidives. La stratégie thérapeutique associe des traitements symptomatiques (antalgiques, antibiotiques, nutrition) des anti-inflammatoires, des immunosuppresseurs et la chirurgie (encore nécessaire chez près de 3 patients sur 4 pour la maladie de Crohn). On assiste aujourd’hui à une explosion de biothérapies puissantes ciblées sur des molécules clés de la réponse immunitaire muqueuse intestinale.

Avec des retentissements sur la vie sociale, professionnelle, familiale et affective, ces pathologies font partie des affections de longue durée prises en charge à 100% par l’assurance maladie.

Pour une raison inconnue à ce jour, le Nord de la France est particulièrement touché par les MICI.


Ressources utiles

Société Française d’Endoscopie Digestive (SFED)
(explications très didactiques aux patients, sur les différents examens qui peuvent leur être prescrits par leur gastro-entérologue : schémas, documents explicatifs, films, … ainsi que sur diverses maladies digestives)


Société Nationale Française de Gastro-entérologie (SNFGE)
(propose également des informations pour les patients concernant les maladies, les examens, les termes utilisés…)


Groupe d’Etude Thérapeutique des Affections Inflammatoires du Tube digestif (GETAID)
(met à disposition des patients des informations sur les thérapeutiques utilisées dans les MICI)


Hôpital virtuel de Lille
(propose des vidéos permettant d’expliquer la prise en charge des MICI : les examens complémentaires, les traitements, …)

Maladie de Crohn

La maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une inflammation de l’ensemble du tractus digestif, pouvant toucher tout segment digestif allant de la bouche à l’anus. Cette maladie a également comme particularité l’atteinte de l’ensemble de la paroi intestinale, avec comme conséquence des possibilités d’occlusion intestinale par sténose d’un segment et/ou de fistules entre l’intestin et des organes voisins (exemple fistule recto-vaginale), entre l’intestin et la peau, voire entre 2 parois distinctes d’intestin (exemple fistule grêlo-colique). Dans 8 à 10% des cas de maladie de Crohn, il va exister, dès le diagnostic, des lésions de l’anus à type de fistule et/ou d’abcès. Lors de l’évolution de la maladie, en l’absence de prise en charge thérapeutique efficace, 1/3 des patients aura ce type de lésions.

On distingue 3 types de localisation :

  • une atteinte uniquement de l’intestin grêle,
  • une atteinte uniquement du colon,
  • une atteinte de l’intestin grêle et du colon.

et 3 types d’atteintes de la paroi intestinale :

  • inflammatoire pure,
  • sténosant (risque d’occlusion),
  • perforatif (présence de fistules).

La maladie de Crohn touche préférentiellement la femme jeune (autour de 25 ans) – mais peu en fait débuter à tout âge ; 8 à 10% des cas concernent des enfants. Les symptômes au diagnostic pouvant être peu bruyants (douleurs abdominales chroniques, diarrhées, …), ils peuvent être interprétés, étant donné l’âge jeune des patients, comme des troubles fonctionnels.

En France, le nombre de cas de maladies de Crohn continue d’augmenter, et, dans le nord-ouest de la France, grâce aux données du registre Epimad, nous savons que le nombre de nouveaux cas survenus chez les adolescents et adultes jeunes a doublé au cours des 20 dernières années.

Le diagnostic est fait par l’examen au microscope de la muqueuse enflammée. C’est au cours d’une coloscopie que ces anomalies sont mises en évidence et prélevées par des biopsies. La lésion élémentaire est une lésion aphtoïde.

 La Recto-Colique Hémorragique

Dans le nord-ouest de la France, la recto-colite hémorragique est moins fréquente que la maladie de Crohn, sauf chez les patients de plus de 60 ans.

Au contraire de la maladie de Crohn, la recto-colite hémorragique ne touche que le rectum et le colon, et ne lèse que la muqueuse (partie la plus superficielle de la paroi colique). Il n’y a donc pas de fistule dans la recto-colite hémorragique. La maladie débute en touchant le rectum, et progresse d’un seul tenant vers le colon, ne laissant aucun segment indemne entre deux segments atteints.

On distingue 4 types de localisation :

  • la rectite (ne touchant que le rectum),
  • l’atteinte gauche (touchant le rectum et le colon gauche),
  • l’atteinte extensive (dépassant le colon gauche),
  • l’atteinte extensive (dépassant le côlon transverse).
Recto colique hémorragique

La maladie touche préférentiellement l’homme vers l’âge de 40 ans, mais elle peut débuter à tout âge. Les symptômes cliniques sont bruyants, associant douleurs abdominales et diarrhées avec émission dans presque 100% des cas de sang mélangé à des glaires, faisant consulter rapidement. La coloscopie permet de faire le diagnostic.

Dans 15 à 25% des cas, l’évolution peut être émaillée par une colite aiguë grave, qui est une urgence médico-chirurgicale, nécessitant une hospitalisation en milieu spécialisé.

Les patients atteints de recto-colite hémorragique évoluant depuis au moins 8 ans doivent faire l’objet d’une surveillance régulière du côlon, car il existe un risque plus important de cancer colo-rectal.

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