Recherche de clusters de sur- et sous-incidence de maladie de Crohn

Nos études antérieures avaient montré sur une durée de 17 ans, une hétérogénéité spatiale des SIR (Standardized Incidence Ratio) de la maladie de Crohn à partir des données en population générale, issues du registre Epimad. Il était important de reprendre, avec quelques années supplémentaires de recul, ces analyses pour les affiner.

Objectif principal :

Déterminer sur une période de 22 ans (1990-2011) l’épicentre de chacun de ces clusters et leur stabilité à la présence ou non de cas familiaux de maladie de Crohn. L’objectif secondaire était de comparer le profil clinique au diagnostic de maladie de Crohn dans les clusters de sur- et sous-incidence.

Entre 1990 et 2011, Epimad a recensé 8970 cas incidents de maladie de Crohn répartis dans les 273 cantons administratifs de la région surveillée. Les méthodes de statistiques de scan isotoniques ont permis la détection de clusters de sur- et sous-incidence ainsi que leur épicentre. Les données recensées au moment du diagnostic comprenaient : sexe, âge, lieu d’habitation au moment du diagnostic, coordonnées du gastroentérologue ayant fait le diagnostic, tabac, cas familiaux de maladie de Crohn, phénotype de la maladie de Crohn selon la classification de Montréal (localisation et type).

Des clusters de sur-incidence (couleurs chaudes) et sous-incidence (couleurs froides) ont été isolés (Figure 1). La Figure 2 montre les clusters détectés après exclusion des cas familiaux (n=1086 ; 12,1 %) susceptibles d’apporter un poids génétique.

Sept clusters ont été identifiés dans les 2 analyses ; 4 avec une sur-incidence (2163 maladies de Crohn ; RR de 1,27 à 1,46 ; p<10-3) et 3 avec sous-incidence (861 maladies de Crohn ; RR de 0,69 à 0,71 ; p<10-2). La taille du cluster de sur-incidence situé dans le sud du département du Nord a considérablement été réduite quand on excluait les cas familiaux de maladie de Crohn. Aucune différence n’a été mise en évidence entre les clusters de sur- et sous-incidences concernant le sexe, l’âge médian au diagnostic, le statut tabagique au moment du diagnostic et le phénotype de la maladie.

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